Je viens de finir la lecture du livre de Samah Karaki, « Le talent est une fiction – Déconstruire les mythes de la réussite et du mérite ».
Comme son titre l’indique, l’auteure vient déconstruire, par des références à de nombreuses études dans les domaines des neurosciences, de la psychologie et des sciences sociales, des mythes qui soutiennent la croyance largement partagée selon laquelle le talent serait inné.
L’auteure revient notamment sur le fameux « test de la guimauve » mis en place par Walter Mischel dans les années 90. Cette expérience concluait que ceux qui résistent enfants à la tentation de manger une première guimauve placée devant eux pendant 15 minutes, dans la perspective d’en recevoir une seconde après cette attente, ont des années plus tard des compétences générales verbales et un raisonnement mathématique plus élevés, mesurés par les scores de l’examen standardisé utilisé pour l’admission aux universités des Etats-Unis.
Mais une nouvelle étude publiée en 2018 vient infirmer la corrélation entre la performance au test de la guimauve de l’enfant et ses attributs futurs. Autrement dit, ceux qui enfants, ont fait preuve de volonté, n’ont pas de meilleures garanties de réussir une fois adultes. En revanche, cette nouvelle étude montre que c’est le contexte social et économique stable qui a permis à l’enfant de résister à la guimauve, de même que les scores à l’examen d’entrée ne sont prévisibles que si ces adultes ont grandi dans des environnements sociaux et économiques stables.
Le chapitre final « Au-delà de la fiction » reprend tout le cheminement intellectuel de l’auteure :
Ces barrières systémiques peuvent être sources de démotivation sur notre capacité à agir sur le cours de nos vies. Mais si les déterminismes nous façonnent, il existe malgré tout une marge de manœuvre. Je travaille avec cet état d’esprit pour aider mes client.es à trouver les solutions qui sont actionnables dans leur propre espace de liberté.
Tout au long de la ma lecture, j’ai fait des allers-retours entre ce que je lisais et ce qui me guide dans ma pratique:
Je prends encore plus conscience de la puissance de ce modèle et de la nécessité de bien explorer l’environnement lors de mes coachings ; ce n’est pas pour rien que c’est la base de la pyramide !
Pour conclure, je souhaite reprendre les dernières lignes de ce livre que je vous recommande :
« Il y a une beauté flagrante et mystérieuse dans ces phénomènes et une douceur indéniable dans la réalisation que le destin individuel tire des racines interminables de l’expérience des autres ».